Vigilance requise même au printemps pour les fluctuations inattendues de la production solaire
Pour la deuxième année consécutive, notre système énergétique risque d'être sous pression les jours de forte production d'énergie renouvelable et de faible consommation au cours des prochains mois. C'est ce qui ressort de la publication des perspectives d'été, dans lesquelles Elia présente les besoins d'exportation pour les prochains mois. Quelque 11,4 GW de panneaux solaires ont été installés sur les toits belges. C'est 4 GW de plus qu'il y a deux ans et 1,4 GW de plus que l'année dernière. Cela permet de créer un surplus d'électricité lors des journées ensoleillées avec une faible consommation. Ces informations ont été communiquées au marché afin qu'il puisse se préparer de manière adéquate. Elia les invite à être vigilants. Il est urgent de faire preuve de plus de flexibilité et d'adapter notre consommation aux moments où l'énergie (bon marché) est disponible en abondance.

Un risque pour la stabilité du réseau, pas pour l'approvisionnement
Dans les perspectives estivales, le problème de l'incompressibilité ou de la surproduction se pose. Cela signifie que la production d'électricité est beaucoup plus élevée que la demande et que l'on observe d'importants excédents d'électricité.
Ce phénomène peut se produire lorsque les conditions météorologiques (et donc la disponibilité des énergies renouvelables) ont été mal évaluées, mais aussi lorsqu'il y a peu de consommation et beaucoup de production (surtout en été, pendant les week-ends et les vacances).
En Belgique, 11,4 GW de panneaux solaires sont actuellement installés. En période de pointe, ceux-ci peuvent produire jusqu'à 9 GW d'électricité
L'année dernière, la vigilance était de mise surtout en été, cette année c'est déjà le cas au printemps. La raison principale est l'augmentation de la capacité installée de panneaux solaires. Nous avons actuellement 11,4 GW de panneaux solaires installés en Belgique, dont la plupart sont distribués de manière décentralisée.
Aux heures de pointe, en fonction de l'orientation et d'autres contraintes techniques, ils peuvent produire jusqu'à 9 GW d'électricité.
Par conséquent, le moindre écart par rapport aux prévisions météorologiques a immédiatement un impact majeur sur l'équilibre entre l'offre et la demande. Cela peut entraîner des prix négatifs et, si le déséquilibre se prolonge, une augmentation de la fréquence en Belgique et dans les pays voisins. Cela a un effet sur l'ensemble du système européen et doit donc être évité.
Le marché joue d'abord son rôle ...
En premier lieu, c'est aux acteurs du marché qu'il incombe d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande. Elia leur fournit toutes les informations nécessaires pour se préparer. Ces perspectives d'été leur donnent un premier aperçu des défis à relever. Elia suit de près l'évolution de la situation et dès que des informations plus récentes et plus pertinentes seront disponibles, elles leur seront communiquées immédiatement (par le biais de messages et d'alertes sur le marché).
Sur le marché des déséquilibres, nous nous attendons également à des périodes de prix (fortement) négatifs. Les acteurs du marché sont alors indemnisés pour couper la production ou activer la consommation.
... par la suite, Elia peut intervenir si nécessaire
Lorsque l'équilibre ne peut pas être rétabli par les acteurs du marché eux-mêmes, Elia peut intervenir en utilisant toutes sortes de produits de flexibilité traditionnels offerts par le marché, y compris les parcs éoliens offshore. Dans un deuxième temps, Elia peut demander l'aide des gestionnaires de réseaux de transport à l'étranger.
Dans des circonstances exceptionnelles, Elia pourrait mettre hors service les grands parcs solaires ou les parcs éoliens terrestres, y compris ceux qui sont raccordés aux réseaux des gestionnaires de réseaux de distribution belges (mais pas les clients résidentiels).
La flexibilité, une solution urgente pour l'avenir
L'incompressibilité deviendra de plus en plus fréquente à l'avenir. Il est donc important d'activer une flexibilité suffisante dans le système. Cela nous aidera à faire face à des phénomènes soudains (lorsque les prévisions météorologiques sont erronées, par exemple), mais aussi à des périodes de faible consommation et de forte production d'énergie renouvelable (actuellement, principalement lors des journées ensoleillées du printemps et de l'été).
En faisant correspondre notre consommation au moment où il y a beaucoup d'énergie renouvelable (bon marché) disponible, non seulement le système est gagnant mais, plus important encore, le consommateur est gagnant.
Par exemple, un contrat dynamique récompense les consommateurs qui adaptent leur consommation en fonction de la disponibilité de l'énergie renouvelable (bon marché), mais l'installation de panneaux solaires à ces moments-là peut également offrir des opportunités.
En outre, Elia voit apparaître sur le marché de nouveaux produits des fournisseurs et des prestataires de flexibilité qui activent la flexibilité décentralisée en influençant le comportement des consommateurs.
Par exemple, il est déjà possible de charger une voiture à moindre coût pendant les périodes où l'énergie renouvelable est élevée. Le Danemark travaille même sur un système dans lequel chaque appareil doté d'un compteur d'électricité, tel qu'un chargeur de VE, peut avoir son propre fournisseur d'électricité (ce que l'on appelle le fractionnement de l'offre).
Pour soutenir et faciliter ces développements, Elia continuera à travailler en étroite collaboration avec les gestionnaires de réseaux de distribution, les fournisseurs, les régulateurs, les organisations industrielles et les gouvernements afin de supprimer les obstacles existants et de mettre en œuvre une conception efficace du marché.