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PRÊTER L'OREILLE AU CLIENTÈLE L'ŒIL AU CONTEXTE

Herwig Dendauw

Herwig dendauw est le meilleur entrepreneur de jardins de flandre en 2018

De Vlaamse Tuinaannemer: Herwig Dendauw a remporté l'année passée la première place lors de ce concours dans la catégorie Grands Jardins (plus de 1.000 m²). Pour son projet lauréat, à Heule, il a redessiné un ancien jardin dans le respect éléments historiques. Un entrepreneur de jardin ne doit jamais travailler sans prendre en considération le contexte et l'environnement, selon lui. “Dans un grand jardin paysager, avec de l'espace - les gens viennent habiter à cet endroit parce qu'il y a de la place. Il faut prêter l'oreille aux attentes et souhaits des clients. C'est ainsi que j'essaie autant que faire se peut de transmettre ma passion.“

Projet gagnant

“Le jardin de Heule était un très beau projet à réaliser“, se souvient Herwig Dendauw. “Des gens que je connaissais depuis longtemps, venaient d'acheter une maison à un architecte qui l'avait entièrement rénovée. Cependant, il n'avait rien fait pour le jardin. Il était vieillot, légèrement en pente, avec une vieille piscine, un pool house obsolète. En fait, il y a trente ans, c'était un jardin tout ce qu'il y avait de plus moderne, mais les tendances finissent toujours par vous rattraper. Le jardin rénové a été conçu en collaboration avec Eric Dewaele et Thibaut Callens, architectes paysagistes avec lesquels je travaille souvent. Le jardin partait en contrebas et la pente pour y arriver était assez raide. Il n'y avait qu'un escalier étroit pour descendre vers le jardin, pour le reste, le jardin descendait, donc il était limité et le jardin semblait visuellement plus petit. Rien de vraiment très engageant.

“Le jardin partait en contrebas et la pente pour y arriver etait assez raide. Il n'y avait qu'un escalier etroit
pour descendre vers le jardin”

Nous avons construit une nouvelle piscine, en béton coulé, accompagnée d'un nouveau pool house en chêne français, avec de grandes fenêtres en acier. Nous avons conservé d'anciens massifs et nous avons créé trois terrasses: deux à la maison, près de la cuisine et du salon, et une grande terrasse ensoleillée au pool house et à la piscine. Avec cette vision, nous avons transformé le jardin en ce qu'il est aujourd'hui: un jardin de détente avec des plateaux, une piscine moderne et son nouveau pool house.“

renovatie tuin
Avant et après: pour le projet gagnant à Heule, Herwig Dendauw a reconstruit un ancien jardin avec une ancienne piscine et un ancien pool
house en un jardin de détente avec de beaux massifs. Les pentes inclinées ont été nivelées et un large escalier menant à la piscine
a été utilisé, ce qui rend le jardin optique­ment beaucoup plus grand. Il y avait deux terrasses construites à la maison (près de la cuisine et du salon)
et une grande terrasse ensoleillée au pool house et à la piscine

Grands jardins

Au moment où nous l'avons rencontré, Herwig travaillait sur l'aménagement d'un grand jardin paysager à Courtrai. Un paysage très dégagé, avec des prairies vallonnées, quelques arbres et surtout beaucoup d'espace. “J'aime les grands jardins ruraux. Nous allons faire en sorte qu'il fasse bon vivre ici: près de la maison, il y aura un cocon douillet, avec piscine et pool house, mais dans le paysage qui l'entoure, nous allons nous faire plus discrets. Nous allons planter des arbres, mais nous allons aussi beaucoup travailler avec de l'herbe sauvage, que nous ne tondons que quelques fois par an - une bonne chose pour les papillons et les abeilles. Il y aura aussi un oued, un étang qui filtrera l'eau sur place. En hiver, il y aura généralement de l'eau, en été, il y aura des herbes sauvages. Il ne faut pas toujours vouloir tout remplir, surtout pas dans un projet rural - mais il faut tenir compte de l'environnement. Vous ne pouvez pas le remplir de haies ici, n'est-ce pas? Ces gens viennent vivre ici pour profiter de ce sentiment d'ouverture. Si vous êtes dans un quartier résidentiel, je comprends que vous vouliez protéger votre petit nid, que vous vouliez un abri. Mais dans un jardin paysager, il suffit parfois juste de bien encadrer le tableau.“

“Du bon materiel, c'est une question de respect. Pour vous, mais aussi pour votre personnel”

Histoire

“A Laethem-Saint-Martin, nous sommes aussi sur un autre beau projet: une maison de 1928. Nous avons trouvé les anciens plans, et nous allons les utiliser comme base, en intégrant aussi des éléments modernes. C'est fantastique que vous puissiez redonner à quelque chose comme ça sa gloire d'antan. A cette époque, les grands jardins donnaient l'impression de parcs épurés. Cela donne peut-être une impression de laisser-aller, mais j'aime travailler avec le 'jardin paysager intemporel': de beaux massifs et quelques arbres volumineux. Le décor rend son cachet d'autrefois à une demeure aussi majestueuse. J'essaie toujours de préserver des parties de l'ancien jardin. Pour un grand projet à Roulers, nous avons une grande allée flanquée de deux beaux vieux tilleuls; nous avons aménagé une nouvelle route pour sauver les tilleuls.“

grondplan tuin
“Dans ce jardin de l'architecte paysa­giste Paul Deroose, nous avons aménagé un chemin d'accès spécialement pour le chantier pour préserver les vieux grands tilleuls le long de l'allée”

Transmettre sa passion

“Je veux transmettre ma passion pour la nature. J'aime beaucoup mon travail. Nous évoluons au rythme du soleil. Mes parents étaient producteurs de fruits, alors j'ai grandi dans les plantes. Mon père aurait aimé que je reprenne l'entreprise, mais ma passion c'était le jardin. Quand j'avais treize ans, j'ai aimé aller à l'école horticole de Courtrai, où j'ai découvert mon amour pour les fleurs et les plantes. Mon père aurait aimé avoir un successeur pour sa ferme fruitière, alors à l'âge de 18 ans, j'ai été envoyé à Saint-Trond pour apprendre toutes les ficelles du métier pendant deux ans. J'en ai beaucoup appris, mais surtout combien il sera difficile de rester compétitif en Europe. C'est dans cet esprit et avec ma passion pour les plantes et les fleurs que j'ai décidé de ne pas reprendre les activités de mon père. Si vous voulez vraiment quelque chose dans la vie, vous devez parfois prendre votre propre chemin. Après quatre ans, j'ai pu embaucher mon premier employé, après vingt ans, j'ai maintenant cinq employés.“

Investir

“Après la formation, j'ai appris beaucoup de choses, en lisant, mais surtout en posant beaucoup de questions. Vous contractez un prêt pour acheter une tondeuse à gazon, et c'est ainsi que vous commencez: une première pelleteuse, un premier camion, ... Vous devez le faire: investir et épargner pour continuer à investir. Vous ne pouvez pas vous dire: “Et si maintenant, je m'achetais une belle voiture?“ Vous avez besoin de beaucoup de machines. Beaucoup de gens pensent qu'un 'jardinier' a la vie facile: une pelle et une remorque et il est parti. Mais il n'y a rien de moins vrai.
Il est important d'avoir un bon équipement, cela facilite votre travail. Impossible de tout tirer et traîner tout le temps. Entrepreneur de jardins, c'est déjà un travail difficile en soi, alors vous devez faire tout ce que vous pouvez pour faciliter la tâche. C'est une question de respect, pour vous-même et pour votre personnel. Un taille-haie doit être bien tranchant. Nous en avons vingt-cinq, tous ceux qui font ce travail en ont toujours deux avec eux. C'est plus facile pour le client, et le travail est bien fait. Les gens veulent payer pour cette qualité.“

tuinarchitectuur

La barre très haut

“Je n'ai jamais fait de prospection ou de publicité. Nous vivons du bouche-à-oreille. Vous vous lancez dans quelque chose, les gens sont satisfaits et ils le disent ... On n'a pas à se plaindre. Les clients mettent la barre très haut. C'est le cas un peu partout, mais quand il s'agit de tels budgets, il faut veiller à ce que tout soit parfait. Je travaille toujours sur place, je suis un type de l'extérieur. Une agence est un mal nécessaire. Je fais tous mes devis moi-même, ma facturation, le soir je me rends chez le client, je soumets mes dessins, ... Nous travaillons avec deux architectes paysagistes, et je les vois souvent pour discuter des choses. Je ne dis pas à mes architectes paysagistes: fais ceci, ou ça. D'abord, on s'assoit ensemble, j'explique ma vision des choses, mais je ne veux plus passer mon temps à dessiner. Ainsi, j'ai toujours mon mot à dire sur ce qui se passe. Puis, je gère le suivi complet avec les clients.“

Collaboration

“Nous travaillons presque toujours avec les mêmes architectes. On connaît les préférences et le style de chacun. C'est ce que je veux que les gens disent: on appelle Herwig, c'est notre style. Je travaille depuis plus de vingt ans; au début, on prend tout en compte. J'ai conçu des jardins dans des styles que je n'aime pas du tout, mais vous le faites pour avoir du travail. Aujourd'hui, je peux choisir ce que je fais, mais il m'arrive de devoir quand même prendre un peu sur moi. Il faut aussi savoir écouter et impliquer les gens, les rendre enthousiastes. Il y a aussi des gens qui n'ont absolument pas la main verte. Dans ce cas, on ne propose pas de structures vertes. Pour d'autres, nous travaillons avec beaucoup de vert - je suis assez flexible à ce sujet.“

tuinarchitectuur
“J'essaie vraiment de m'adapter au paysage: il ne faut pas vouloir faire du remplissage absolument partout”

Finis les buis

“C'est dommage qu'il y ait tant de problèmes avec le buis. Nous ne plaçons plus de buis, nous cherchons plutôt des alternatives comme le houx. J'ai une licence phytolithique et je suis tout cela de près. Nous avons beaucoup de clients avec du buis, et aucun n'a encore été affecté par la pyrale du buis. Il faut rester très vigilant. Par l'intermédiaire du PCS, le centre flamand de recherche pour la culture ornementale, nous recevons des alertes par courriel, et à ce moment il faut intervenir, car la pyrale peut causer beaucoup de dégâts en peu de temps.
Il y a trois générations de pyrales par année. En avril, début juin et de nouveau en septembre. L'année dernière, nous avons eu un automne chaud et nous avons dû pulvériser à nouveau en octobre. On ne devrait même pas le recommander à la population, car ce suivi coûte cher. Chaque traitement coûte 70, 80 euros, et cela peut durer encore dix ans. On va plutôt aller chercher de nouvelles plantes, il y en a bien assez tout aussi jolies. Puis, on va les planter en massifs et on finira peut-être par voir apparaître de nouvelles maladies. J'entends souvent: “C'est bon pour vous, non?“ Ce n'est pas le cas. Je dois faire une croix sur un de mes hommes pendant quelques jours pour qu'il puisse aller pulvériser. On est payé pour ça, mais c'est un travail ennuyeux. C'est beaucoup plus agréable d'entretenir un jardin pour qu'il soit beau.“

Entretien

“Pour les grands projets, nous travaillons avec quatre ou cinq personnes en même temps - il y en a deux autres sur les routes pour faire l'entretien. Taille hivernale de novembre à février, à partir de mars, nous commençons par scarifier et fertiliser. A partir du mois de mai, c'est l'entretien quotidien, jusqu'en septembre. Nous surveillons les maladies. L'idéal, c'est de fertiliser trois fois par an: au printemps, en juin et à l'automne, chaque fois avec des produits différents. Les gens pensent souvent: 'ce n'est qu'un jardinier', mais il y a beaucoup de connaissances en jeu. J'en apprends encore tous les jours sur les plantes, mais il faut aussi en savoir beaucoup sur les pierres et la terre, savoir les niveler, travailler avec des pelleteuses, ... Un entrepreneur de jardins est surtout un entrepreneur. J'ai souvent des réunions avec des installateurs sanitaires; vous devez savoir ce que ces gens veulent dire. Plus vous assistez à ces réunions de chantier, plus vous en savez à leur sujet.“

Problèmes de sol

“Un entrepreneur de jardins est aujourd'hui un entrepreneur general“

“On apprend de ses erreurs. Une fois, j'ai eu un projet de terrassement, et le bûcheron m'avait dit que c'était un 'terrain étrange'. C'était un sol sablonneux, normalement c'est une bonne structure. Je voulais juste un drainage, mais l'architecte, aussi renommé soit-il, a dit que ce n'était pas nécessaire. J'ai été tellement stupide de ne pas mettre ça sur papier. Après, il y a eu des problèmes avec l'eau. Nous avons prévu un drainage aux frais du client. Plus tard, les gens ont fait construire une piscine et sous le sol sablonneux, il s'est avéré qu'il y avait de l'argile pure. L'eau est restée là. Ce sol était une prairie, c'était déjà suspect. La terre arable est un bon sol, mais une prairie est une prairie parce qu'elle n'est pas assez bonne pour la culture arable. Ce client m'a dit que j'avais raison, mais bon, j'ai eu des problèmes et dû gérer des plaintes par téléphone. Vous en tirez des leçons. Ici aussi, nous avons des sols argileux: je sais déjà que nous allons creuser des drains aux endroits à risques. Il faut oser le dire au client. Plus vous travaillez longtemps, plus vous êtes à l'aise dans votre métier. Vous gagnez en confiance et les gens vous croient aussi davantage. A 24 ans, j'allais proposer un projet avec les mains moites. Aujourd'hui, c'est une évidence, mais je dois quand même faire mes preuves. Ce n'est pas parce que vous avez déjà aménagé une vingtaine de beaux jardins que vous ne risquez plus rien. Et cela vaut pour tout le monde.“

Inspiration

tuinarchitectuur
“J'aime le 'jardin paysager intemporel': des beaux massifs et quelques arbres ça et là”

“Le jardin est vraiment une tendance, mais une tendance qui reste. Tout le monde veut profiter d'un beau cadre extérieur. Le jardin est devenu une pièce supplémentaire, pour laquelle les gens dépensent de l'argent. Les gens sont également mieux informés qu'auparavant. C'est agréable de travailler avec de telles personnes: elles sont elles-mêmes passionnées et elles savent ce qu'elles veulent. Je les laisse d'abord me dresser le tableau de ce qu'elles veulent, de faire un collage avec tout ce qu'elles aiment. C'est facile, c'est comme ça qu'on comprend une personne. On y retrouve des extrêmes et des couleurs différentes afin de pouvoir cibler les différences. J'utilise aussi souvent Pinterest. Vous pouvez aussi partager les photos, c'est vraiment facile. Je vole avec mes yeux quand je suis sur les routes. Même la nature sauvage peut être une source d'inspiration: un massif composé de cinq arbres, nous allons essayer ça dans le jardin. Je suis certaines personnes sur Instagram, j'apprends aussi d'elles. Apprendre encore et toujours, c'est la chose la plus importante.“

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Écrit par Stefan Acke

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