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SECURITE INCENDIE DES FAÇADES EN BOIS

Traitement spécial du bois obligatoire pour les bâtiments moyens à hauts

Une façade en bois confère un aspect authentique au bâtiment. Il émane un sentiment de tranquillité du charme du bois grisé naturellement, que ce soit pour les habitants ou pour les passants. Rien de surprenant donc à ce que les constructeurs optent de plus en plus pour cette solution pour les écoles, les bureaux, les maisons de repos et de soin, ... Mais qu'en est-il de la sécurité incendie?

sécurité incendieREACTION AU FEU

Les matériaux de construction sont classés dans un système européen en fonction de leur réaction au feu (dans la norme BN EN 13501-1), réparti en sept classes de réaction: A1, A2, B, C, D, E et F. Ainsi, le matériau repris en classe A1 est considéré comme quasi ininflammable (par exemple les blocs de béton préfabriqués). La classe F comprend les matériaux les plus inflammables (et qui ne répondent pas aux exigences minimales), ainsi que les matériaux non testés et donc encore en attente d'une classification. Au total, on distingue trois scénarios de test et cinq méthodes de test pour déterminer la classe dans laquelle le matériau sera repris. Pendant le test, on calcule l'inflammabilité du matériau (à partir de quelle charge thermique?), la vitesse de combustion et sa contribution à la propagation rapide de l'incendie.

On distingue ensuite deux sous-catégories:

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  • Le dégagement de fumée (s1, s2 et s3), s1 étant la classe du dégagement le moins important de fumée.
  • La formation de gouttelettes et particules en feu (d0, d1 et d2), d0 représentant le risque zéro de formation de débris et d2 la formation illimitée de débris.

La classification européenne remplace l'ancienne classification belge qui repose sur cinq catégories: A0, A1, A2, A3 et A4. Il faut souligner qu'aucune corrélation n'existe en la matière entre les classifications belge et européenne. En outre, toutes deux utilisent des scénarios de test et des méthodes différents. De plus, la classification belge ne comprend pas une classification sur la base du dégagement de fumée et de la formation de gouttelettes et de particules en feu. 

Toutefois, dans l'annexe 5 (remaniée) de la norme, un tableau permet de rédiger des rapports de test sur la base du système de classification belge. L'objectif est de prévoir une période de transition pendant laquelle les fabricants de matériaux de construction pourront prendre le temps de s'adapter aux mesures de test selon la norme européenne. Le CSTC souligne cependant qu'il ne faut pas considérer ce tableau comme un tableau d'équivalence et qu'il ne peut être lu que dans un sens: quelle classe belge peut encore être utilisée à l'heure actuelle pour répondre à une exigence bien définie reprise dans la classification européenne?

FAÇADE EN BOIS

Exigences

Quelle classe européenne de réaction au feu le législateur belge associe-t-il aux revêtements de façade en bois? La réponse varie en fonction de la hauteur du bâtiment. Pour les bâtiments considérés comme bas (moins de 10 m), la façade en bois doit satisfaire aux normes de la classe D-s3, d1. Pour les bâtiments moyens et hauts (respectivement plus de 10 m et plus de 25 m), on appliquera les normes beaucoup plus strictes de la classe B-s3, d1. Un maximum de 5% de la surface visible de la façade peut ne pas répondre à cette norme.

sécurité incendiePériode de transition pour le système belge

Pendant une période de transition, il est encore permis d'utiliser des revêtements de façade classés selon la norme belge. Autrement dit, il est encore autorisé d'utiliser de revêtements de façade de classe A3 bâtiments bas) et A1 (bâtiments moyens).

Philosophie derrière la loi

Aucun bâtiment n'est sécurisé à 100% contre les incendies. La législation en la matière n'a donc pas pour objectif de ramener le risque incendie à zéro, mais bien de veiller à ce qu'en cas de feu, les occupants ou utilisateurs aient suffisamment de temps pour quitter le bâtiment de façon sécurisée et rapide. Concrètement, cela signifie que le feu ne doit pas avoir l'occasion de se propager rapidement dans le bâtiment. On empêche la propagation en divisant le bâtiment en compartiments séparés par des parois qui offrent une plus grande résistance au feu.

Ensuite, la construction doit comprendre un itinéraire d'évacuation au travers du bâtiment dont le sol, les parois, les plafonds, ... présentent un revêtement dans des matériaux à réaction au feu aussi limitée que possible. Si l'on applique cette philosophie aux bâtiments à façade en bois, on comprend que le législateur veut éviter que l'incendie puisse se propager trop rapidement depuis la façade à d'autres parties du bâtiment, voire aux bâtiments mitoyens. Ces exigences sont plus strictes pour les bâtiments moyens à hauts, car les occupants et utilisateurs auront besoin de plus de temps pour en sortir, surtout s'il s'agit de personnes qui ne peuvent pas se déplacer par leurs propres moyens (par exemple des patients ou les occupants d'instituts de soins).

FAÇADES EN BOIS SANS TRAITEMENT

Deemed to satisfy

Une façade en bois qui n'a pas subi un traitement ignifuge, comprend de nature un certain niveau de protection aux flammes. La réaction au feu du bois massif est une propriété connue et stable, les fabricants de façades en bois ne sont pas obligés de soumettre leurs produits aux tests européens. Ils partent du principe que leurs produits pour les revêtements de façade en bois répondent aux exigences définies par la classe D-s2,d0 ('Deemed to Satisfy' ou 'Classified Without Further Testing'). Ils peuvent procéder ainsi, s'ils remplissent certaines conditions toutefois, relatives à la densité moyenne du bois, aux épaisseurs minimales et à l'installation. Consultez le tableau ci-dessus.

Tests des façades en bois non traitées

Si un fabricant souhaite commercialiser un revêtement de façade en bois non traité qui ne répond pas aux conditions précitées ou dont on attend de meilleures performances qu'une classe D-s2,d0, le produit devra en toute logique être soumis aux tests définis par la norme EN 13501-1. On sait par exemple qu'un bardage en cèdre d'une densité moyenne inférieure (= 350 kg/m³), aux planches moins épaisses (= 17,6 mm), et placé avec un intervalle d'air confiné de 25 mm et dont le substrat (par exemple l'isolation) placé derrière ce vide répond au minimum aux exigences de la classe A2-s1,d0, peut être d'office retenu comme classe D-s2,d0.

sécurité incendieRésistance naturelle au feu du bois

Comment se fait-il que le bois offre une résistance naturelle au feu, alors que nous l'utilisons depuis des siècles pour nous chauffer et que nous l'associons donc à un matériau très inflammable?

Tout d'abord, le bois ne prend feu spontanément que lorsqu'il est soumis à des températures très élevées. Il faut atteindre près de 200 °C pour que le bois libère des gaz inflammables qui le feront prendre feu. Ensuite, une couche de carbone se forme à la surface du bois, lorsqu'il brûle, et cette couche ne permet une propagation du feu que de 40 mm par heure, soit une conduction six fois inférieure à la conduction du bois. Par conséquent, cette couche freine la propagation du feu et protège le bois.

FAÇADES EN BOIS TRAITEES

Bâtiments moyens à hauts

Malgré la résistance naturelle au feu d'un bois non traité, il ne pourra presque jamais atteindre les exigences d'un matériau de classe B-s3,d1. Il est donc nécessaire de traiter les planches. L'imprégnation est la méthode que l'on recommande. On déconseille d'appliquer un vernis ignifuge pour une utilisation en extérieur.

Imprégnation

Une première méthode est l'imprégnation du bois. Le bois peut être imprégné en usine sous vide (en autoclave), par immersion ou simplement par pulvérisation (par exemple sur le chantier d'un projet de rénovation). On peut faire une distinction entre deux types de produits ignifuges spécifiques.

Il y a d'une part les sels ignifuges. Ici, une finition avec un revêtement hydrofuge est nécessaire à l'extérieur. Sinon, ils sont lessivés hors du bois. Attention à un traitement avec des sels simples, qui ne peuvent être utilisés que pour des applications temporaires. Ils ne conviennent pas pour les constructions permanentes où la teneur en humidité de l'air peut excéder 70% pendant plus longtemps. Ces sels peuvent sortir à la surface du bois, posent des problèmes avec les revêtements et sont corrosifs. 

D'autre part, il y a les produits ignifuges à base de polymères, se liant de manière irréversible dans le bois au moyen d'une réaction de polymérisation et rendant ainsi toute finition avec un revêtement superflue. Cette solution est la plus efficace, surtout à plus long terme. Concrètement, le produit exclut le facteur oxygène en cas d'incendie, en transformant les gaz inflammables présents dans le bois en gaz moins inflammables (CO2 et H2O). En plus de la couche de carbone, cela permet d'augmenter la résistance au feu du bois. En règle générale, l'imprégnation n'est pas réalisée par la scierie, mais par un distributeur spécialisé. Il le fait à la demande de la scierie ou directement de l'acheteur. Lors de la livraison, une attestation est fournie, à présenter ensuite à l'inspecteur des sapeurs-pompiers. Une telle attestation ne peut être délivrée que s'il est démontré au moyen de tests conformément à la NBN EN 13501 que l'essence de bois à traiter et l'épaisseur de profilé satisfont à la classe de résistance au feu exigée. En Belgique, à cause de la complexité de la chaîne d'approvisionnement, il est très difficile d'obtenir la mention directement sur le certificat CE.

sécurité incendieProtection de surface par l'application d'un vernis

Ces produits sont en règle générale à base d'eau et s'appliquent comme de la peinture ou du vernis à l'aide d'un pinceau, d'un rouleau ou d'un pistolet. Ces produits peuvent être incolores ou pigmentés. Le vernis ignifuge réagit au feu en produisant une mousse qui repousse la chaleur. Son fonctionnement est comparable à la couche de carbone qui se forme sur le bois non traité, lorsqu'il est exposé au feu ou à la chaleur rayonnante. Pour les revêtements de façade destinés aux bâtiments moyens à hauts, on déconseille vivement l'utilisation d'un vernis ignifuge. En cas de contact avec l'eau ruisselante, le bois pourrait être drainé et finir par perdre sa protection ignifuge. Par ailleurs, l'humidité peut également avoir des conséquences esthétiques: le revêtement se craquelle et prend une teinte verdâtre. L'ensoleillement, mais aussi les variations de températures et du taux d'humidité peuvent progressivement endommager la protection ignifuge du bois et, à terme, la faire disparaître.

Perte de résistance au feu

La durabilité du traitement ignifuge d'un revêtement de façade en bois n'est évidemment pas éternelle. Mais pour garantir une efficacité suffisamment durable malgré tout, une proposition de norme a été publiée récemment (prEN 15912). Elle permet de définir, sur la base des performances en matière de résistance au feu, la durabilité des essences de bois traitées, en fonction de leur utilisation finale. On obtient ainsi un aperçu de la qualité pour une utilisation en intérieur et en extérieur.

UTILISATION SIMILAIRE A LA SITUATION DE TEST

Il est particulièrement important d'installer le revêtement de façade exactement comme le prescrivent les instructions du fabricant ou le rapport de test. Par conséquent, il ne s'agit pas uniquement de la fixation du revêtement, mais aussi du type d'isolation sous-jacente, de l'écran anticondensation, de la taille de l'intervalle d'air confiné, ...

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Écrit par Bart Desanghere

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