“NOUS CONTINUONS A TRAVAILLER AVEC LE ROOFING"

Toitures Crabbé opte pour une approche traditionnelle
L'innovation produit est devenue incontournable dans le secteur des toitures
en particulier lorsqu'il s'agit de toitures plates. Conséquence: il y a parfois de vives discussions à propos des pour et des contre mais aussi concernant la durabilité des matériaux. Nous nous sommes rendus à Zoutleeuw afin de visiter Toitures Crabbé. Cette entreprise se spécialise dans la pose de toitures plates, tant pour la nouvelle construction que dans les projets de rénovation. Jo Van Gossum, co-directeur et responsable des ventes, nous explique pourquoi l'entreprise continue à travailler avec le bitume classique.
LE ROOFING A LARGEMENT PROUVE SA SOLIDITE

L'entreprise Toitures Crabbé à Zoutleeuw existe depuis plus de septante ans. “En 2003, mon père Benny Van Gossum a racheté l'entreprise où il travaillait depuis trente ans avec Frans Knops (aujourd'hui directeur technique et commercial) et une troisième personne. Entre-temps, cette dernière a quitté l'entreprise et moi je l'ai rejointe en tant que co-directeur", déclare Jo Van Gossum. “Nous sommes spécialisés dans les toitures plates mais nous installons aussi des toitures inclinées. Pour les toits plats, nous travaillons encore de manière traditionnelle, avec du bitume. Aujourd'hui, on ne parle plus que d'isolations de toiture en matière synthétique (PCV, EPDM, TPO, ...). Nous nous tenons délibérément à l'écart de tout ça car nous constatons régulièrement que ces matériaux aussi ont leurs défauts. Malgré la durée de vie prévue de cinquante ans, ces produits ne bénéficient 'que' d'une garantie de dix ans. Pour nous, c'est la durabilité et la qualité qui priment. C'est pourquoi nous choisissons des matériaux dont nous savons qu'ils ont fait leurs preuves, à savoir le bitume classique ou roofing. Il faut aussi ajouter que le roofing de 2017 n'a plus rien de comparable avec celui d'il y a cinquante ans. L'arrivée de nouveaux matériaux sur le marché a incité les producteurs de bitume à améliorer leur produit. C'est une bonne chose, évidemment. Ainsi, aujourd'hui, chaque type de roofing est doté d'une solide armature, ce qui n'était pas toujours le cas autrefois. Les prescriptions de sécurité pour l'application du roofing sont également devenues plus strictes."
500.000 M² DE TOITURES PLATES PAR AN SI LA METEO LE PERMET

Toitures Crabbé travaille aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. “Notre clientèle compte beaucoup de grosses entreprises industrielles et de chaînes de magasins. Mais un client particulier avec un toit plat de 30 m² sur son garage est aussi le bienvenu chez nous", déclare Jo Van Gossum. “Et puis il y a les syndics et nous réalisons totalement en gestion propre de grosses missions dans le cadre de la gestion du patrimoine pour les bâtiments publics, les écoles, les hôpitaux etc. En moyenne, nous installons environ 500.000 m² de revêtement de toit par an. Bien sûr, les conditions climatiques jouent un rôle important. Plus il pleut, moins nous pouvons poser de mètres carrés. Et malheureusement, ces périodes de pluie sont difficiles à prévoir en Belgique. Nous en tenons évidemment compte dans notre planning. En janvier et en février, nous comptons que nous pouvons travailler sur chantier deux jours par semaine. Mais cette prévision n'est pas toujours correcte. L'an dernier, nous avons connu un printemps humide. En avril et en mai, nos gars n'ont presque pas pu travailler si bien que nous avons enregistré un énorme retard dans notre planning. Heureusement, nous avons eu un automne magnifique si bien que nous avons enfin pu finaliser tous les projets. C'est ça, la réalité belge. Si même les météorologues ont du mal à prévoir correctement la météo, imaginez comme il est difficile pour nous d'établir un planning correct. Si quelqu'un inventait un ordinateur capable de prédire la météo avec une totale fiabilité, je n'hésiterais pas à mettre le prix pour me le procurer!"
PEU DE TOITURES VERTES POUR LE RENOVATION

Toitures Crabbé propose aussi des toitures vertes. Mais elles représentent une part infime de son chiffre d'affaires total. “Dans les environnements urbains, les toitures vertes sont parfois obligatoires pour les nouvelles constructions. Mais nous faisons surtout des rénovations de toitures plates existantes. La possibilité d'installer une toiture verte dépend de la force portante de la structure. En général, elle n'est pas calculée pour supporter le poids d'une toiture verte."
UN CONTRAT D'ENTRETIEN PEUT EVITER BIEN DES PROBLEMES
Une toiture plate nécessite un entretien. Une fréquence annuelle n'est pas du luxe! “C'est pourquoi nous proposons à nos clients un contrat d'entretien. Il implique que nous passons une ou deux fois par an pour nettoyer entièrement la toiture. Toutes les feuilles, les branches qui pendent et autres déchets sont éliminés. Lorsque le toit est propre, nous pouvons mieux vérifier s'il y a des dégâts ou des traces d'usure. Nous examinons si tous les joints sont en bon état et nous effectuons de petites réparations. Si on répare les petits dégâts sans traîner, on n'est pas obligé de faire de gros frais pour pour rénover entièrement ou partiellement une toiture. Si nous constatons des problèmes plus structurels, nous le signalons au client afin qu'il puisse se décider rapidement concernant une solution optimale."
LE DUR METIER DE COUVREUR
En haute saison, Toitures Crabbé emploie environ cinquante personnes, qui travaillent sur des chantiers répartis dans tout le pays. “Nos clients particuliers se situent surtout dans le coin de Zoutleeuw ou dans une région plus large de cinquante kilomètres. Les entreprises, quant à elles, sont réparties dans toute la Belgique. Le secteur de l'immobilier commercial et les chaînes de supermarchés ont des établissements dans tout le pays. Lorsque nous signons un contrat d'entretien avec ces clients, cela signifie que nous les suivons partout. Dans notre entreprise, nous avons une équipe qui s'occupe essentiellement des interventions urgentes. Le métier de couvreur est difficile et il faut avoir la constitution nécessaire pour l'exercer. Il arrive régulièrement que de jeunes recrues qui pensent avoir trouvé le job de leurs rêves ici soient obligés de renoncer parce que le travail est trop difficile. Bien sûr, nous avons beaucoup de bon matériel comme des élévateurs et des grues mais parfois, il faut soulever des choses manuellement. Ceci dit, nous n'avons guère de problèmes pour trouver du nouveau personnel. Nous recevons des candidatures spontanées quasiment chaque jour."
LA SECURITE AVANT TOUT

Le travail en hauteur est inhérent à l'installation de toitures plates. La sécurité joue donc un rôle très important chez Toitures Crabbé. “Bien sûr, nous répondons à toutes les prescriptions légales et il y en a un paquet!", affirme Jo Van Gossum. “Nous exploitons les mois de janvier et de février de manière optimale pour faire suivre des formations à notre personnel, également en matière de sécurité. Moi aussi je suis ces formations. Je ne suis pas obligé mais étant donné mon poste à responsabilité, je trouve important de savoir ce qui est précisément enseigné à notre personnel. Je suis également les formations de premiers soins et de sécurité incendie. Bien sûr, il y a encore beaucoup de formations liées au travail en hauteur ou bien aux échafaudages; celles-là aussi, nous les suivons chaque année. Le fait que nous travaillions depuis des années pour plusieurs grosses entreprises du secteur pharmaceutique ou pétrochimique confirme que la sécurité est une priorité pour nous. »
CONCURRENCE DELOYALE D'EUROPE DE L'EST

En tant qu'entreprise flamande, Toitures Crabbé subit une concurrence de la part de l'Europe de l'Est. Jo Van Gossum: “Souvent, ce sont des entreprises qui ne sont guère regardantes au niveau de la législation sociale ou des prescriptions de sécurité. Leur main-d'œuvre travaille pour trois fois rien. Pour nous, il s'agit de concurrence déloyale car nous respectons la réglementation et nous payons correctement nos travailleurs. En fait, nous sommes confrontés au même problème que le secteur du transport. Malgré les déclarations prometteuses de certains politiques, qui disent vouloir s'attaquer à ce genre de pratique, nous ne voyons guère de changement sur le marché et sur le chantier. Cela nous complique énormément les choses. Ces pratiques ne se limitent pas aux gros chantiers. Nous constatons aussi ce phénomène sur les petits chantiers chez des particuliers. Attention, il ne s'agit pas ici de l'origine du personnel car nous aussi nous employons des collaborateurs étrangers.
GARDER LES PIEDS SUR TERRE
Pour l'avenir, Toitures Crabbé ne veut rien d'exceptionnel. “Nous sommes satisfaits de notre situation actuelle. En fait, nous voulons surtout garder les pieds sur terre. Pour le moment, nous n'avons pas de projet d'agrandissement concret. Avec cinquante travailleurs, notre entreprise a déjà une solide position sur le marché et nous voulons que cela reste comme ça. Dans le secteur du bâtiment, tout peut changer rapidement et il serait dommage de nous précipiter parce que nous voulons absolument croître. Nous verrons bien ce que nous réserve l'avenir", conclut Jo Van Gossum.