Comment aménager correctement une terrasse?
Les terrasses extérieures jouent un rôle de liaison important entre les habitations et les espaces verts ou les voiries qui les entourent. Elles font donc souvent la fierté du client. Cependant, le niveau de sollicitation particulièrement sévère auquel sont soumis ces ouvrages fait que, dans un certain nombre de cas, le comportement dans le temps des terrasses extérieures n’est pas à la hauteur des espérances du maître d’ouvrage. La Note d'Information technique 276 du CSTC examine cette question à la loupe.
implantation de la terrasse
Le premier point important à considérer lors de l'aménagement d'une terrasse est son emplacement. En effet, plusieurs facteurs peuvent influencer la manière dont la terrasse évolue.
l'influence de la météo
Une terrasse sur terre-plein étant exposée au climat extérieur, le niveau de sollicitation auquel elle est soumise est particulièrement sévère. Les éléments qui ne sont pas protégés sont exposés aux intempéries et à l'ensoleillement.
Quelle que soit l'orientation de la terrasse par rapport au bâtiment, celle-ci sera, à un moment ou l’autre de la journée,
soumise à l’ensoleillement direct, ce qui peut faire monter sa température. Si c'est le cas, il faut accorder une attention particulière en ce qui concerne les conditions de mise en oeuvre. Il convient d'organiser le travail pour éviter autant que possible de préparer et de mettre en oeuvre les produits de pose en plein soleil.
l'influence des plantations
Il importe de se méfier de la présence d’arbres à proximité de la terrasse, principalement dans le cas d’essences à enracinement fasciculé ou traçant (superficiel) telles que le peuplier, le thuya, le bouleau, le pin noir, le saule et la majorité des arbres fruitiers. Le développement de racines d’allure horizontale à faible profondeur risque en effet d’occasionner un soulèvement et/ou une fissuration de la terrasse.
Enfin, on gardera à l’esprit que la présence de feuilles mortes, de baies ou de fruits sur la terrasse résultant de la proximité de plantations engendre un risque accru de tachage.
influence du support
Bien entendu, le support joue également un rôle important. Il faut retenir qu'un sol plastique est susceptible de gonfler lorsqu’il est saturé d’eau, mais également de se rétracter fortement lorsque sa teneur en eau diminue. Si, en plus, la terrasse est entourée d'arbres consommant beaucoup d'eau, cela n'améliorera pas la planéité de la terrasse.
reconnaissance du support
Il est essentiel d’effectuer une reconnaissance du support afin d’en identifier la nature et de pouvoir ainsi en
estimer les principales caractéristiques. En cas de doute, l’entrepreneur préviendra l’auteur de projet, de façon que ce dernier puisse décider des investigations complémentaires à réaliser.
Pathologie des revêtements de sol extérieurs
Les revêtements de sol extérieurs étant soumis à un niveau de sollicitation particulièrement élevé, un certain nombre de désordres sont pour ainsi dire inhérents à ce type d’ouvrages, par exemple des microfissures dans les joints.
Il importe cependant de prendre les dispositions appropriées pour limiter au maximum leur ampleur et éviter l’apparition d’autres désordres, tels que la fissuration au travers des carreaux ou dalles, leur décollement ou leur dégradation.
Techniques de mise en œuvre
La pose d’un revêtement de sol extérieur en carreaux céramiques, en pierre naturelle ou en dalles de béton peut s’effectuer de différentes manières. Le choix dépend de plusieurs facteurs:
- Le type de carreaux à placer, notamment de leurs dimensions, de leur épaisseur et de leur absorption d'eau
- Les recommandations du fabricant ou du fournisseur du matériau à mettre en oeuvre
- La nature du support à carreler
- La destination de la terrasse
- Les tolérances admises sur le sol fini
évacuation des eaux
Généralités
L’évacuation des eaux pluviales s’écoulant à la surface du revêtement de la terrasse peut se réaliser au moyen de caniveaux, de filets d’eau, d’avaloirs ou d’une tranchée drainante, en veillant à écarter les eaux des façades du bâtiment.
Dimensionnement
Pour les logements et les petits bâtiments utilitaires, les composants de l’installation d’évacuation des eaux pluviales doivent être dimensionnés conformément à une méthode simplifiée:
Le débit (Q en l/s) qui doit pouvoir être évacué est calculé selon la formule suivante:
Q = r x A x C, où:
- r = intensité pluviométrique (l/s.m²)
- A = surface réceptrice (m²)
- C = coefficient de ruissellement, égal à 1
INTENSITÉ PLUVIOMÉTRIQUE
Pour les surfaces au sol imperméabilisées, les ouvrages d’évacuation des eaux pluviales sont en principe dimensionnés sur la base d’une intensité pluviométrique de 0,02 l/s.m² (ou 1,2 l/min.m²).
S’il n’est pas possible de faire déborder les eaux pluviales par gravité vers le terrain environnant, l’auteur de projet pourra décider de dimensionner les ouvrages d’évacuation en tenant compte d’une intensité pluviométrique plus élevée
(0,03 l/s.m² ou 1,8 l/min.m²).
SURFACE RÉCEPTRICE
La surface réceptrice est égale à la surface en plan de la partie de terrasse qui est raccordée à l’élément à dimensionner
DIMENSIONS DES COMPOSANTS
Lors du choix des caniveaux et des avaloirs, il est conseillé de se référer aux capacités d’évacuation spécifiées par les fabricants. La capacité du modèle choisi doit dans ce cas être supérieure au débit à évacuer calculé selon la formule.
Pour le dimensionnement des tuyauteries d’évacuation raccordées en aval des caniveaux et des avaloirs, le diamètre à prévoir dépend du débit d’eau à évacuer (Q), de la pente de la tuyauterie et du matériau.

PosE DES CANALISATIONS
Les canalisations récoltant les eaux pluviales en provenance des caniveaux ou des avaloirs et les évacuant dans un système d’épandage ou raccordées à l’égout sont posées avec la pente requise dans des tranchées réalisées dans le fond de coffre. Ces tranchées ont une profondeur minimale généralement égale à leur diamètre extérieur, augmenté de 10 cm. Elles sont posées sur un lit de sable de 5 cm d’épaisseur et sont recouvertes de sable.
Les matériaux enrobant les canalisations seront exempts d’agents susceptibles d’endommager le tuyau (pierres, gravier,...); l’utilisation de sable stabilisé comme matériau de remblai est déconseillée pour les tuyaux en matière plastique.
JONCTION AVEC LES façades
Le niveau fini de la terrasse doit tenir compte du niveau des seuils de porte existants et, en présence d’un mur creux, du niveau de la membrane destinée à assurer le drainage de la coulisse. Pour une terrasse sur terre-plein, s’il est fréquent de réduire cette différence de niveau, il est néanmoins vivement recommandé de maintenir une hauteur minimale de 30 mm entre le niveau fini du revêtement et la face inférieure du seuil ou le niveau de la membrane de drainage de la coulisse du mur creux.

Au droit de la jonction avec les façades, il y a lieu d'éviter tout contact rigide entre le revêtement de sol et la maçonnerie afin de ne pas occasionner de tensions au sein du revêtement. La réalisation la plus courante consiste à confectionner un joint souple à l’aide d’un mastic élastique appliqué sur un fond de joint constitué d’un préformé en mousse synthétique à cellules fermées.
Au droit de la jonction avec les façades, il y a lieu d'éviter tout contact rigide entre le revêtement de sol et la maçonnerie
Dans le cas d’un revêtement posé à sec et rejointoyé au sable, le joint entre le revêtement et la façade peut également être comblé à l’aide de sable, mais il convient d’accorder une attention particulière aux façades dont le parement est réalisé en éléments minces agrafés. Il importe en effet d’éviter que le revêtement de sol n’exerce une poussée horizontale au pied de ces éléments. Dans cette éventualité, il est conseillé d’étudier avec l’auteur de projet les solutions techniques qui peuvent être envisagées pour rendre le revêtement et sa couche de pose indépendants du revêtement de façade, ou de prévoir un dispositif de soutien à l’arrière des éléments de façade concernés. Cette opération ayant des
implications thermiques au droit des pieds de mur, elle devra être réalisée lors de la pose du revêtement de façade et n’est donc pas du ressort du carreleur.
Conditions
pendant la préparation
Avant la construction d'une terrasse et d'une allée, un certain nombre de préparatifs importants doivent être effectués. L'une d'elles consiste à jeter un coup d'œil aux prévisions météorologiques pour les jours à venir. En effet, il faut que les conditions météorologiques soient réunies pour éviter toute mauvaise surprise. Les températures extrêmes (inférieures à 5 °C ou supérieures à 30 °C), de même que le vent violent, la pluie, le fort ensoleillement et le gel nocturne doivent être évités. Bien entendu, l'impact des conditions météorologiques ne s'arrête pas à la préparation. Dans toutes les phases ultérieures également, des mesures appropriées doivent être prises pour protéger la terrasse.

Pendant l'exécution
Certains éléments doivent également être pris en compte pendant l'exécution. Un premier point important est assez évident et peut déjà être évité lors des travaux préparatoires. La partie déjà carrelée du sol est interdite à la circulation pendant les travaux et durant une période bien déterminée après la fin de ceux-ci, selon la technique de pose utilisée. Des mesures peuvent déjà être prises pendant la préparation en élaborant concrètement le plan, mais une signalisation peut aider également. En accrochant un simple ruban rouge et blanc, les résidents ou les passants savent où ils ne sont pas autorisés à marcher.
L’entrepreneur de carrelage n’est pas responsable des problèmes consécutifs à une mise en service trop rapide de la terrasse. Par contre, il est tenu d’informer le maître d’ouvrage (ou son représentant) du moment où le sol pourra être ouvert à la circulation et mis en charge pour la première fois. Ces temps d’attente dépendent du mode de pose et éventuellement des instructions des fabricants des produits utilisés.
Après l'exécution
Lorsque des travaux sont entrepris ultérieurement sur ou au voisinage de la terrasse, une protection appropriée de cette dernière doit être prévue par le ou les corps de métier concernés. La protection éventuelle doit toujours être suffisamment perméable à l’air (notamment en présence de revêtements en béton ou en pierre naturelle sensible au tachage) et ne peut tacher ou altérer la surface du dallage.