Le secteur métal inquiet face à l’accord Arizona
Commencer tôt, s’user tôt — mais pas de retraite anticipée ?
Le secteur métal compte une majorité de travailleurs ayant commencé leur carrière jeunes, souvent dans des fonctions physiquement exigeantes. C’est précisément ce groupe qui se retrouve aujourd’hui fragilisé par la réforme des pensions. L’accès à la retraite anticipée dès 60 ans après 42 années de carrière reste théorique, puisque seuls les jours effectivement prestés (au moins 234 par an) sont pris en compte. Les périodes assimilées — telles que maladie ou chômage temporaire — sont exclues. Résultat : de nombreux ouvriers métallurgistes devront malgré tout travailler jusqu’à 62 ou 63 ans.
Malus sur la pension : sanction pour carrières interrompues
Ceux qui envisagent malgré tout une retraite anticipée s’exposent à une pénalité financière. Le nouveau système de malus s’applique à ceux qui ne peuvent justifier 35 années de carrière comportant chacune 156 jours travaillés et un total de 7.020 jours prestés. Les syndicats dénoncent une mesure qui frappe de plein fouet les travailleurs exposés à des absences médicales ou économiques — fréquentes dans les métiers du métal. Les travailleurs en fin de carrière avec horaire allégé (fin de carrière progressive) verront aussi leurs droits réduits.
Flexibilité ou pression implicite ?
Des conventions collectives permettent déjà, dans plusieurs entreprises métallurgiques, un fonctionnement en équipes postées et 7/24. L’accord gouvernemental pousse pourtant plus loin : des heures supplémentaires « volontaires » pourraient être prestées sur 6 jours, sans majoration salariale. Pour les syndicats, cette flexibilité s’apparente à une contrainte déguisée sous autorité patronale.
Pouvoir d’achat figé, sécurité sociale fragilisée
Le maintien de la loi sur la norme salariale bloque toute augmentation au-delà de l’indexation automatique jusqu’à fin 2026. En parallèle, les entreprises bénéficient d’un allègement de 1,5 milliard d’euros de charges sociales. Pour les syndicats, cela revient à affaiblir encore davantage le financement de la sécurité sociale.
Mobilisation le 29 avril
Face à ce constat, les syndicats sectoriels ABVV-Metaal, ACV-CSC METEA et MWB annoncent des actions régionales le 29 avril. Ils exigent un cadre équitable qui reconnaisse la pénibilité du travail dans le secteur et garantisse un véritable dialogue sectoriel.