Qu'impliquent la numérisation en général et le BIM en particulier?
Dirk De Waele (Aquafin): “Le BIM est devenu un maillon essentiel de la chaîne, mais pas seulement pour les entrepreneurs. Avant que l'entrepreneur puisse commencer à travailler, le bureau d'études participe au processus de construction. Après le travail de l'entrepreneur, le BIM a aussi de la valeur pour le client. Chez Aquafin, nous utilisons donc également le BIM pour gérer le système par la suite. Je le vois en fait comme une sorte de système de sécurité de la chaîne alimentaire dans l'industrie de la construction. Grâce au BIM, un plan as-built ne sera plus un simple plan de projet assorti d'un cachet. Grâce à la numérisation, nous devrions être parfaitement en mesure de tracer très précisément les matériaux et les techniques utilisés. Mais aujourd'hui, nous en sommes toujours à manipuler bons de commande et de livraison dans tous les sens. Il est évident qu'il faut prendre de nouvelles mesures dans le domaine du BIM.”
Dirk Van Loo (COPRO): “Chez COPRO, tout tourne autour de la numérisation depuis des années. Le résultat final de nos activités est transmis en version numérique. Nous n'avons plus qu'à valider les informations. Nous faisons confiance aux données que les fabricants mettent à disposition. Auparavant, cela se passait en tamponnant les documents papier, maintenant via des bases de données en ligne. La numérisation a déjà un impact énorme et cela ne fera qu'augmenter à l'avenir.”
Tom Roelants (AWV): “J'ai été très heureux d'accepter l'invitation à cette table ronde car le défi de la numérisation est très grand, tant pour les maîtres d’ouvrages des bâtiments et pour tous ceux qui sont impliqués dans le processus. Cependant, la numérisation ne se poursuit pas seulement dans le domaine des infrastructures. Notre mobilité elle même se numérise aussi de plus en plus. Demain, nous serons conduits par une voiture autonome. Le BIM est un excellent outil pour répondre à ces différents besoins. En tant qu'Agence, nous sommes fortement engagés dans le BIM afin d'améliorer la gestion de nos actifs. En outre, il peut conduire à une meilleure interaction entre tous les partenaires du processus. Mais, nous sommes aussi convaincus que nous pouvons stimuler le développement des véhicules autonimes en rendant nos infrastructures disponibles sous forme numérique”
“Nous sommes convaincus que nous pouvons stimuler le développement des voitures autonomes en rendant nos infrastructures disponibles sous forme numérique.”
- Tom Roelants (AWV)
Pierre Gilles (SPW): “Le plus grand avantage du BIM pour nous, c'est d'établir une collaboration efficace entre le nombre croissant d'acteurs qui interviennent lors du processus de construction. Dans le même temps, l'outil oblige tous les acteurs à mieux préparer leurs dossiers. En d'autres termes, il y a beaucoup moins de zones d'ombres et non couvertes pendant la phase de préparation, en partie parce que les difficultés qui se présenteront pendant la phase de mise en œuvre peuvent déjà être mieux comprises pendant la phase de préparation. Il y a donc aussi un intérêt financier à utiliser le BIM. Pour le client, cela permet de recevoir un plan de récolement conforme en tous points à l'exécution.”
Annick De Swaef (CCR): “Le CRR considère qu'il a un rôle important à jouer en ce qui concerne le BIM. Nous voulons comprendre ce que signifie concrètement la numérisation dans la construction routière. Comment réunir toutes les parties dans un rôle de facilitateur pour avoir les bons débats? Le BIM, c'est la connexion entre différents acteurs. Ce n'est pas une mince affaire pour nous d'intégrer cette aventure. Nous voulons soutenir activement les initiatives des partenaires publics. Au sein du CRR, nous avons mis en place un groupe de travail BIM Infra. Nous comptons ainsi démontrer notre valeur ajoutée pour chacun des partenaires de la chaîne.”
“Je considère le BIM comme une sorte de système de sécurité de la chaîne alimentaire dans la construction. Grâce à la numérisation, nous devrions être parfaitement en mesure de tracer très précisément les matériaux et les techniques utilisés ” - Dirk De Waele (Aquafin)
Robby Cattoor (Infrabel): “D'après les résultats d'une étude comparative de marché, Infrabel est tout en bas de l'échelle en ce qui concerne l'aboutissement du BIM. C'est pourquoi nous cherchons activement à progresser. Mon collègue de TUC Rail et moi-même, chez Infrabel, voulons donner au BIM beaucoup plus de visibilité au sein des deux organisations. En termes de maintenance et de renouvellement, nous voulons utiliser le BIM pour la gestion complète d'une installation tout au long de son cycle de vie, afin de réduire les coûts au minimum. Au sein de mon équipe responsable des données de base, nous avons vérifié quelles informations sont cruciales pour la maintenance et le renouvellement. Cette obligation d'information est prise en compte dans les projets. Les informations sont enregistrées à la source et mises à disposition conformément aux accords convenus. De nombreux domaines dans la structure d'Infrabel ont déjà été numérisés. L'astuce consistera à rassembler toutes ces petites pièces du puzzle dans un grand environnement numérique. En d'autres termes, le jumeau numérique est déjà une réalité. Reste encore à faire en sorte que tous les membres de l'organisation fasse confiance à ces informations et à assembler le puzzle.”
