Coyote, un outil de sécurité routière en temps réel
Rencontre avec Vincent Hébert (Coyote Systems Benelux)
Pour la plupart des automobilistes, quand on leur parle du système d’aide à la conduite Coyote, ils pensent avertisseurs de radars. Or, ce système leader dans son domaine, c’est bien plus que cela. Aujourd’hui, Coyote peut se targuer de sauver des vies, grâce à sa communauté qui compte actuellement 1.640.000 utilisateurs en Belgique. Un système intéressant pour les flottes automobiles des entreprises qui permet aussi de mieux connaître le comportement de ses utilisateurs. Rencontre avec Vincent Hébert, General Manager de Coyote Benelux.
En Belgique depuis 2009

Vincent Hébert a toujours été actif dans le secteur automobile. Après avoir travaillé de nombreuses années pour Renault en France, il rejoint la toute nouvelle société Coyote créée en 2005 dans l’hexagone.
En avril 2009, soit quatre ans après le début en France, il lance l’entité Coyote Benelux avec son associé belge Pascal Courrier. Le succès est exponentiel. En 14 ans, Coyote Benelux ne compte pas moins de 1.640.000 utilisateurs, ce qui représente un taux de pénétration 2,5 fois plus important en Belgique qu’en France.
L’entreprise emploie actuellement une quarantaine de personnes en Belgique et pas moins de 300 développeurs en France.
fonctionnement sur le principe de la communauté
"Coyote, c’est bien parce que c’est payant et c’est payant parce que c’est bien", nous dit Vincent Hébert. En effet, le système Coyote fonctionne sur le principe de la communauté. Ce sont les utilisateurs qui s’informent entre eux en temps réel et cela fonctionne justement parce que c’est payant et que chaque utilisateur a donc intérêt à ce que cela fonctionne.
"On remarque que nos utilisateurs ne peuvent plus se passer de leur boîtier", nous dit encore Vincent Hébert, "car ils paient pour la qualité et la diversité des informations fournies."
Présent dans différents pays européens
Le système Coyote est aujourd’hui aussi présent en Espagne, en Italie, au Portugal, en Pologne et donc également dans le Benelux. Au démarrage, le système ne faisait que signaler les radars qu’ils soient fixes, mobiles ou même à section.
A noter d’ailleurs que, suite à une levée de boucliers en France contre ce genre de systèmes permettant de prévenir de la présence de radars, le Conseil Constitutionnel (qui est aussi le dernier recours légal en France), a décidé que les automobilistes pouvaient partager des informations routières, y compris sur les contrôles de vitesse, sur tout le réseau routier français, à l'exception des contrôles des forces de l'ordre impliquant l'interception de véhicules liée à la lutte contre la drogue principalement.
Collaboration avec la police belge
Le système Coyote ne peut vraiment pas être réduit à cette simple fonction d’indication des radars routiers. En effet, aujourd’hui, 95% des échanges entre abonnés concernent d’autres renseignements visant la sécurité routière.
"Depuis 2015, par exemple, la police fédérale peut envoyer des infos à notre base de données", souligne encore Vincent Hébert. Depuis cette date, pas moins de 6.000 messages ont ainsi été communiqués à la communauté par la police belge. En France, le réseau transmet même des infos lors de l’enlèvement d’un enfant.
"Si notre système permet d’éviter, ne fut-ce qu’un mort sur les routes, alors notre mission est réussie"
Coyote sauve des vies
Depuis 2016, Coyote a mis à disposition de la police fédérale une interface dédiée aux véhicules fantômes signalés par ses membres. Cela permet à la police de réagir en live. Elle peut ainsi envoyer directement une patrouille pour intercepter l’automobiliste en infraction, mettre des messages d’alertes sur les panneaux d’affichage dynamiques ou lancer des alertes radio.
En une seule année, la communauté Coyote a signalé 136 conducteurs fantômes en Belgique. Autant de signalements qui ont certainement permis de sauver des vies ou à tout le moins, d’éviter des accidents et donc des blessés.
"C’est pourquoi, nous continuons à promouvoir ce type de collaborations ou services avec les autorités", nous dit encore Vincent Hébert.
La sécurité prédictive
Lancée il y a deux ans, la technologie de la sécurité prédictive permet, grâce aux données fournies par les utilisateurs, d’identifier et de signaler plus de 22.000 virages dangereux sur les 300.000 que compte la Belgique. Pour établir la dangerosité de ces virages, l’algorithme mis en place a pris en compte plus de 200 critères (angle et courbure du virage, analyse de la décélération, type de route, distance du freinage avant, pendant et après le virage, vitesse constatée et ce, pendant 2 ans).
Coyote peut ainsi informer sa communauté en amont des virages afin que les conducteurs adaptent leur vitesse. Grâce à ce système, la vitesse moyenne dans les virages a diminué de 10% depuis 2019. A noter que 86% des utilisateurs Coyote ont redoublé d’attention ou ralenti à l’approche d’un virage identifié par le système.
A terme, cette technologie pourra aussi intégrer des données de contexte comme la météo, le jour de la semaine ou du week-end, le moment de la journée… afin d’offrir une prévention sur mesure.
Protection des zones scolaires
Après le lancement des prévisions de sécurité innovantes, avec lesquelles Coyote prévient sa communauté à l’approche d’un virage dangereux, le leader des systèmes d’aide à la conduite lance désormais aussi un service de protection des zones scolaires. Et lorsque les utilisateurs sont confrontés à des embouteillages ou à des routes encombrées, ils sont automatiquement redirigés vers des itinéraires alternatifs moins fréquentés.
A noter aussi que le système coyote signale tout type de perturbations qualifiées comme les accidents, les travaux et le personnel qui travaille sur la route, les bouchons, les rétrécissements, les chaussées déformées, le brouillard, les passages à niveau, etc… Le tout en temps réel, toujours grâce à la communauté.
Le système prévient également la somnolence en rappelant toutes les deux heures qu’une pause s’impose.
Respect des limitations de vitesse
Une enquête de mars 2022 montre que les utilisateurs de Coyote (à savoir 3 conducteurs sur 4) conduisent plus calmement et plus prudemment.
En plus de l’aspect communautaire, Coyote est, en effet, aussi un limiteur de vitesse intelligent, visuel et sonore qui indique en permanence la vitesse réelle et la limite de vitesse autorisée avec des informations constamment mises à jour, notamment aussi grâce à la communauté.
Enfin, pour les utilisateurs qui le désirent et afin de mieux connaître son comportement sur la route, Coyote envoie tous les mois à ses utilisateurs ses statistiques de comportement. Avec le nombre de kilomètres parcourus (en ville, sur route, sur voie rapide), le nombre de radars rencontrés, le nombre de perturbations reçues et les aides obtenues de la communauté.
Le comportement des conducteurs
Toutes ces données ont aussi permis de réaliser en collaboration avec l’AWSR (Agence wallonne de la sécurité routière) et pour la première fois, une enquête de comportement sur nos routes. Environ 22.000 utilisateurs Coyote ont été interrogés afin de connaître leurs habitudes de conduite et la perception des automobilistes envers la sécurité routière.
Il ressort notamment de cette étude que de simple avertisseur de radars, Coyote s’est mué au fil du temps en assistant d’aide à la conduite et en véritable outil de la sécurité routière en temps réel (98% des utilisateurs répondent que le "signalement d’une perturbation par Coyote fait ralentir et appelle à plus de vigilance de la part des utilisateurs".
"Et si notre système permet d’éviter, ne fut-ce qu’un mort sur les routes, alors notre mission est réussie", conclut Vincent Hébert.