Pourquoi le ‘Push to paint’ et le ‘Pull to paint’ sont devenus un must
les nombreux atouts des techniques de debosselage
Les nouvelles technologies s'ancrent de plus en plus dans le monde de la carrosserie. Elles offrent de nombreux avantages: gain de temps, rentabilité, respect de l'environnement … Plus encore: les aspects sécurité rendent son utilisation indispensable dans de nombreux cas. Toutefois, cette médaille a un revers. En effet, cela demande beaucoup d'efforts pour maîtriser la technique et la connaissance du produit. Petit aperçu.
La technique en bref
Lorsqu'on parle de ‘Push to Paint’ et ‘Pull to Paint’ (PTP), il s'agit de combiner le meilleur des deux mondes. Après les méthodes de réparation de carrosserie ‘classiques’, on a vu arriver il y a quelques années le ‘Paintless Dent Removal’ (PDR). Autrement dit: une méthode de débosselage sans repeindre. Bien sûr, c'est uniquement possible si la surface de la peinture est intacte. L'inconvénient du PDR était que cette technique se limitait à des impacts de petites tailles, un problème qui est résolu en grande partie avec les techniques de débosselage P&P et PTP. Chaque cas est différent, bien sûr, mais il s'avère que ces techniques conviennent aux dégâts impliquant de plus grands impacts. Elles sont également applicables aux dégâts plus important causés par la grêle. En fait, les deux techniques ont plusieurs points communs. L'accent est principalement mis sur les possibilités de remise en état au lieu du remplacement systématique des éléments. Auparavant, on procédait par principe au ponçage de la totalité de la couche de peinture de la zone à réparer jusqu'à l'apparition de la tôle, mais aujourd’hui, on essaie de préserver la couche de fond, ce qui offre une meilleure protection contre la corrosion.
division

Le nom est éloquent car lorsqu'on parle de ‘push’ et ‘pull’, cela indique précisément ce qu'on fait. Dans le premier cas, on va repousser les creux (technique qui s'apparente au 'débosselage sans peinture'). Pour cela, on utilise les outils dédiés au DSP. En revanche, dans le deuxième cas, on va en quelque sorte tirer l'enfoncement. C'est peut-être l'approche la plus complexe des deux, même si les avis divergent à ce sujet. Pour tirer, on travaille avec de la colle. Un moment charnière important pour cette technique fut le lancement sur le marché de plus grosses pastilles (tabs) à coller permettant de traiter les plus gros dégâts. Les deux méthodes nous viennent des Etats-Unis, où – fait peu étonnant – elles se sont mieux ancrées qu'en Europe, même si les choses bougent pas mal ici aussi. Ce qu'elles ont en commun, c'est la zone sur laquelle on travaille, qui est considérablement réduite par rapport à l'approche standard. Et contrairement à la méthode PDR, elles permettent de traiter de plus grandes dégradations.
Avantages immediats
Plusieurs atouts sautent immédiatement aux yeux. En ‘tirant’ ou en ‘poussant’, il n'est pas nécessaire de remplacer des pièces. Le métal n'est pas dégradé, ce qui peut être le cas avec la méthode 'classique'. La technique est aussi plus rapide: certains parlent d'un gain de temps avec un facteur dix! En effet, plusieurs étapes tombent à l'eau: il ne faut plus poncer toute la peinture avec une ponceuse ni utiliser le multispot et de par ce fait réduire l'utilisation des enduits de finition. Bien sûr, il y a un lien direct entre le gain de temps et le degré de maîtrise de la technique.
Ancrage cause par une tempete de grele
La tempête de grêle de 2015 fut un tournant important pour les méthodes Pull to Paint et surtout Push to Paint. C'est à ce moment-là que beaucoup de carrossiers les ont découvertes. Et pour ceux qui connaissaient déjà l'existence de cette technique, ce fut l'occasion de concrétiser cette connaissance. Trop de carrossiers ne croyaient pas à ce qu'ils entendaient sur le sujet mais aujourd'hui, plus personne ne niera qu'il est possible de réparer avec de la colle.
Quelques facteurs externes
Les techniques de débosselage – en particulier celles qui font partie du PDR – sont indissociables de plusieurs conditions externes. Par définition, tout le travail se joue dans un contexte économique, où les compagnie d’assurance jouent un rôle crucial. Si certaines méthodes s'avèrent plus rapides et (donc) moins chères, elles se retrouvent à l'avant-plan. Mais il s'avère aussi qu'il y a un aspect technique important à prendre en compte: la complexité des métaux utilisés aujourd'hui pour les automobiles. Et cela nous amène à l'aspect sécurité.
securite & OEM
Le rôle que jouent les constructeurs est important: ils apparaissent comme les (principaux) partisans des nouveaux moyens. Cela tient au fait qu'on évite de remplacer des pièces et que l'équipement d'origine reste dans le véhicule. De plus, le revêtement de l'OEM n'est pas non plus affecté.
Il y a également un lien direct avec les aspects de sécurité. Il est un peu paradoxal – comme le constatent de nombreux carrossiers – que pour la réparation des carrosseries, on utilise souvent des techniques vieilles de plusieurs décennies alors que les voitures ont subi une énorme métamorphose au cours de cette période.

Les chiffres exacts sont difficiles à obtenir mais il semblerait qu'aujourd'hui, plus de 30 nuances de qualités d'acier et autant de différents alliages d'aluminium sont utilisés dans la construction des carrosseries. Si vous apportez trop de chaleur dans une tôle, cela peut avoir des conséquences pour l'acier: les caractéristiques et les propriétés d'origine peuvent changer, surtout en appliquant les méthodes de réparation traditionnelles.
Une voiture d'aujourd'hui est également dotée de nombreux systèmes de sécurité, ce qui n'était pas encore le cas dans le passé. Le fait de chauffer un longeron, par exemple peut avoir avoir des répercussions sur le fonctionnement de l'airbag. Et cela va au-delà du débranchement de la batterie lors des réparations afin d'empêcher entre autres le déclenchement de l'airbag.
Les conséquences peuvent se produire à plus long terme. En utilisant une technique de réparation inadaptée et en enduisant la zone ainsi réparée, vous risquez de dissimuler les dégâts à l'intérieur du véhicule. Lorsqu'une collision se produit et que la structure de la carrosserie subit une déformation conséquente, l'airbag doit alors se déclencher à un moment précis lors de cette déformation. Les travaux de carrosserie antérieurs qui ne sont pas visibles de l'extérieur peuvent avoir un effet négatif sur les zones d'absorptions ‘programmées’ de la carrosserie, menaçant de faire déclencher les airbags au mauvais moment. L'apport de chaleur doit être évité autant que possible, en particulier dans le cas de l'acier à haute résistance.
un processus d'APPRENTISSAGE A NE PAS SOUS-ESTIMER
Ce qui décourage parfois, c'est l'effort nécessaire pour maîtriser ces nouvelles techniques. Ce sont des opérations qui doivent être apprises et cela peut prendre un certain temps. Une certaine connaissance du produit est également requise. Par exemple, à propos de la colle, qui est d'une importance décisive dans la méthode ‘Pull to Paint’.
Il en existe différents types et une mauvaise utilisation peut entraîner de mauvais résultats. L'application d'une colle chauffée sur une tôle froide est un exemple de mauvaise utilisation et de ce qui peut mal tourner ensuite. Vous ‘choquez’ la colle, ce qui entraîne une mauvaise adhérence. Cela complique la procédure et peut même la rendre impossible.
Le choix de la colle est de toute façon lié au climat. Vous pouvez imaginer que le type de colle utilisé dans le climat californien est complètement différent d'ici, comme un carrossier a remarqué. Ce sont toutes des choses qui doivent être apprises. Et on constate souvent que lorsque l'apprentissage est difficile ou trop lent, la personne abandonne et retourne dans sa zone de confort. Mais si on persévère, les efforts portent leurs fruits.
Peser les pour et les contre
Avantages
- En utilisant ces techniques, vous ne chauffez pas le métal.
- Pas de dommages aux couches anti-corrosion.
- Après avoir acquis une certaine expérience, ce processus est plus rapide, ce qui améliore la rentabilité.
- Meilleur pour l'environnement.
Inconvénients
- Un investissement en temps. En effet, il faut franchir certaines étapes pour prendre le coup de main.
- Ne s'applique pas à toutes les réparations. Souvent, une combinaison de techniques est nécessaire. Cela entraîne de la complexité.